Un titre putaclic pour un exercice donné par mon prof de droit et de gestion à Gobelins, l’école de l’image.
Les cours de « monde professionnel » à Gobelins sont plutôt éparses. Deux heures par ci par là au cours de l’année, c’est donc assez difficile de pouvoir travailler et étudier un « gros » sujet. Pourtant Eric Delamarre, notre professeur de droit (et aussi l’auteur de Profession Photographe Indépendant) nous à quand même suivi tout au long de l’année. Il travaille en même temps avec les 3 promotions, et plutôt que de ne suivre qu’un programme, s’adapte à nos demande, à la réalité du marché, à nos lacunes. Il faut croire que nous ne pensions qu’à une chose l’année passée: « comment on va convaincre nos clieeeeents ?! » .
Eric nous a donc concocter un petit exercice, que je vous partage. Cet exercice est une mise en pratique du cours sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur. Je le trouve particulièrement intéressant à faire régulièrement.
Œuvre de l’esprit, originalité, et comment se vendre grâce à ca ?
Plantons le décors.
L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.
Une œuvre de l’esprit se définit comme une création intellectuelle originale réalisée sous une forme (c-a-d matérialisée, perceptible par les sens). L’originalité est la condition du succès de l’action en contrefaçon. Sa définition donnée par les Juges est la suivante: « porte l’empreinte de la personnalité ou de l’effort intellectuel de l’auteur« . Nous avons choisi de faire telle ou telle photo particulière, et c’est lié à la personne que l’on est. Une autre personne ne peux pas créer la même image.
Et c’est là que vous voyez l’astuce derrière tout ca ! Si personne d’autre n’est capable de faire ce que vous faites, c’est normal que vous soyez engagé (et à ce prix) !
Se vendre grâce à l’empreinte de notre personnalité !
L’exercice d’Eric, pour nous faire prendre conscience de l’apport de notre vécut sur nos images, était le suivant: « A partir de l’une de vos photos, dire en quoi elle porte l’empreinte de votre personnalité ».
Pour ce travail de première année, je me suis replongée dans mes images… Il fallait que j’en sélectionne une et une seule, et que je prouve que seulement moi avait pu la faire… Exit les exercices de BTS trop impersonnels, et allons voir mes anciennes séries, qui m’avaient passionnées.
Cette photo prise en 2013 est très représentative de mon travail. Pourtant réalisée à mes débuts dans la photographie, elle comporte presque tous les codes qui me suivent encore aujourd’hui.
En effet, cette image fait partie d’un ensemble de mise en scène sur le thème de l’horreur et du cinéma. J’ai grandi dans cet univers, avec des parents cinéphiles et joueurs de jeux de rôle qui m’ont communiqué leur passion du déguisement et du conte. Je réalise ainsi régulièrement des images et compositions évoquant une histoire de mon invention, ou inspirée du cinéma.
Esprit un peu torturé peut être, les maquillages et costumes d’horreurs, comme les films du genre (fantastiques et horrifiques), me paraissent les plus complets, et les plus fun. La monstruosité, et l’étrange m’attirant beaucoup c’est donc naturellement que je me suis tournée vers les clowns, zombies, freaks et autres bizarreries que l’on retrouve régulièrement dans mes mise-en-scènes.
Ici, j’ai voulu utiliser les codes du film d’halloween : couleurs saturées, teintes orangées, obscurité, enfant-clown-psychopathe. Je souhaitais également rendre ma scène vivante, d’où le choix du mouvement. Enfin, j’ai sciemment choisi le lieu afin qu’il soit ordinaire et donc encore plus inquiétant.
Très intéressée par la sémiotique de l’image, j’aime travailler mes lumières et mes couleurs afin qu’elles fassent sens. Je travaille aussi beaucoup sur le hors champs afin que le spectateur s’imagine une histoire plus longue, un univers plus grand, une histoire qui continue au-delà de la photo. Et cela passe non seulement par la création de l’univers, mais aussi par le cadrage, et l’éclairage construit.
J’ai volontairement et sciemment effectuée des choix esthétiques et techniques afin de créer une image et raconter une histoire. Il s’agit donc bien d’une création originale, basée sur ma culture personnelle et mon éducation.
Voila… J’essaierais de refaire cet exercice avec une photo plus récente et de vous le proposer également. En attendant, Vous trouverez le pdf corrigé de cet exercice en cliquant ici. Les zones importantes, qui prouvent que mon image est une création originale, ont été surligné par mon professeur.